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CONCERT DU CURSUS DE COMPOSITION ET D'INFORMATIQUE MUSICALE 2

Dispersion fluide 
Yim, Jongwoo

pour trompette et électronique

-  Assistant pédagogique : Mikhail Malt
-  Durée : 10 minutes environ

Les premières notes de l’introduction constituent le motif de la pièce. Elles sont développées de manière fluide tout au long de la composition, et cette fluidité se disperse en fragments accidentels. Cette structure évolue dans la partie électronique en relation avec les mouvements pour la trompette. La partie électronique a été conçue comme une percussion virtuelle en utilisant le logiciel Modalys (pour la synthèse par modèle physique) développé à l’Ircam, les synthèses FM, additive et granulaire avec Csound et les traitements en temps réel. La partie électronique et de la trompette fusionnent et leurs mouvements fluides éclatent en harmonie globale.

Le premier soupir des fantômes, Kogarashi 
Combier, Jérôme

pour guitare et électronique

-  Assistant pédagogique : Jean Lochard
-  Durée : 9 minutes environ
-  Dédicace : A Christelle Séry

Les fantômes sont ceux du Roi Lear (acte III) qui résonnent dans son esprit, fantômes inexpugnables errants sur la lande où Lear se perd absolument. Force surnaturelle, cette mythologie - croît-il - le soumet. D’eux ne parviennent que les soupirs portés par le vent. Un vent qui charrie le souffle de voix inconnues, ou bien s’agit-il de sa propre voix (« soufflée ma voix revient vers moi »). Un vent qui est l’espace devenu audible, mais un espace où le sol se dérobe, où tout se confond, bruits et sons, où ciel devient terre et terre devient ciel. Lear y meurt et naît à la fois. « Le premier soupir des fantômes, c’est le dernier soupir des vivants. »

Luonnonoikku (Caprice de la nature) 
Talvitie, Riikka

pour violon et électronique

-  Assistant pédagogique : Benjamin Thigpen
-  Durée : 10 minutes
-  Dédicace : A Petri

Un jour, un de mes amis m’a demandé : est-ce que l’art transcende la nature ou pas ? Pourquoi l’art et la nature devraient-ils être mis en concurrence ? J’étais embarrassée. A ce moment-là, je ne savais pas que cette question reposait sur une problématique de l’histoire de l’art du XVIIIe siècle selon laquelle on pensait que la fonction de l’art était d’imiter la nature. Mais l’art était-il soumis à la nature ou rajoutait-il quelque chose à la perception, ce qui rendait l’art plus sublime que la nature elle-même ?

De nos jours, nous ne posons pas cette question de mimesis de la même manière. Nous parlons de modélisation des phénomènes naturels, nous essayons de simuler le chaos de la nature et de comprendre la structure du son. Mais la question se pose toujours, surtout parce que l’enregistrement est devenu un moyen d’imitation vraiment précis et simple.

Dans ma pièce, j’approche la nature de deux côtés — de l’intérieur et de l’extérieur. J’ai choisi quatre sons concrets, chacun représentant une matière différente : le verre, le métal, le bois et l’eau. J’ai analysé différentes caractéristiques de ces matières : le spectre, l’enveloppe et les gestes rythmiques. Avec cette information, j’ai essayé de mélanger les sons entre eux, par exemple le spectre inharmonique du verre est simulé par un arpège du violon ou une goutte d’eau est jouée dans la résonance du métal. Les sons ont été extraits de leurs origines pour devenir une matière abstraite.

Mais la nature interviendra sur le cours des événements à une échelle beaucoup plus grande. Dans toute sa familiarité, elle surprend, interrompt, participe — et ainsi détermine la forme de la pièce. Cependant, afin de laisser l’art gagner la course après tout, je donne au violoniste le pouvoir de contrôler la nature.

Réminiscence d’un ancien esprit 
Ito, Miyuki

pour soprano/petite percussion et électronique

-  Assistant pédagogique : Jean Lochard
-  Durée : 10 minutes environ

Lors de ma visite du temple Yakushiji à Nara au Japon l’hiver dernier, j’ai été inspirée par deux pierres gravées appelées les pierres portant l’empreinte des pieds du Bouddha. Ces dernières reçoivent une moindre attention comparée aux trois célèbres statues de bronze bouddhistes qui se trouvent également dans le temple. Ces pierres sont cependant enregistrées comme trésor national du Japon. Elles ont été achevées au huitième siècle. Sur l’une d’elles sont gravés vingt-et-un poèmes anonymes composés de six vers formés de 5, 7, 5, 7, 7 et 7 syllabes, style commun à toutes les pierres portant l’empreinte des pieds du Bouddha ; j’en ai choisi trois comme texte pour ma pièce. Sur l’autre pierre, sont gravées une empreinte de pas et trois inscriptions. Pour la partie électronique de la dernière section, j’ai utilisé l’inscription qui relate les origines des empreintes de pas et comment elles peuvent permettre aux gens d’aller au ciel. J’ai créé un son qui ressemble à une psalmodie de prêtre bouddhiste en utilisant la voix modifiée par filtre formantique d’une chanteuse soprano. Avec huit haut-parleurs, j’ai également tenté de recréer l’atmosphère d’un temple bouddhiste. Pour ce projet, j’ai exploré les différentes caractéristiques de la langue japonaise (la phonétique, les voyelles, les morphèmes et l’intonation). Je m’intéresse particulièrement à la manière dont les sons sont produits en japonais dans le but d’élaborer un style de musique unique. J’ai aussi effectué des analyses spectrales de sons de bols et de pierres de temple japonais ainsi que des analyses rythmiques du texte par ordinateur.

Miyuki Ito Traduit de l’anglais par Suzanne Berthy

Transmission 
Bedrossian, Franck

pour basson et électronique

-  Assistant pédagogique : Benjamin Thigpen
-  Durée : 9 minutes environ
-  Dédicace : A Brice Martin

Transmission

Ou la rencontre improbable de l'un des instruments les plus typiques de l'univers symphonique avec les nouvelles technologies.

Mais pouvait-on raisonnablement souhaiter que ces deux mondes entrent en collision ! ? De fait, distorsions et signaux de détresse se succèdent comme autant de tentatives de communication. L'occasion d'assister à un combat sans merci des ondes en dents-de-scie avec les sons saturés du basson, ou bien d'entrevoir l'étrange similitude existant entre la synthèse granulaire et certaines techniques de jeu instrumentales. À son corps défendant, le basson a été transformé en un instrument hybride, mi-voix humaine, mi-guitare électrique. Les logiciels Max-MSP et Audiosculpt ont permis de concevoir l'équipement indispensable à l'instrumentiste pour évoluer en milieu acide.

Photo : © Philippe Gontier.


Comité d'organisation