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EDITORIAL
urant la dernière décennie du XXème siècle, les conditions technologiques et industrielles ont été réunies pour que se mette en place un système technique entièrement numérique qui constitue pour les musiques dans leur ensemble une rupture sans doute aussi immense que le fut en son temps l'apparition du phonographe.
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C'est sans doute cette évolution majeure qu'évoquait Glenn Gould en écrivant dès 1966 que, « aussi limité soit-il, la manipulation des cadrans et des boutons est un acte d'interprétation. Il y a quarante ans, tout ce que l'auditeur pouvait faire consistait à mettre en marche ou à éteindre son tourne-disque - et éventuellement, s'il était très perfectionné, à en ajuster un tout petit peu le volume. Aujourd'hui, la diversité des contrôles qui sont à sa disposition nécessite de sa part une capacité de jugement analytique. Encore ces contrôles ne sont-ils que des dispositifs de réglage très primitifs en comparaison des possibilités de participation qui seront offertes à l'auditeur lorsque les techniques actuelles très sophistiquées de laboratoire seront intégrées aux appareils domestiques. »
Cette évolution technique est aussi ce qui a conduit à ce que la musique sous toutes ses formes devienne l'un des marchés les plus convoités pour le développement des nouvelles industries culturelles issues de la numérisation des textes, des images et des sons.
L'Ircam a mission d'explorer aux plus hauts niveaux d'exigences scientifiques, artistiques et philosophiques les questions ouvertes par le devenir des technologies électroniques. Il a décidé de s'y employer en créant ces Résonances, journées internationales des technologies pour la musique. Les Résonances permettront de brosser à l'automne de chaque année, au niveau mondial, un tableau précis des évolutions en cours et de leurs concrétisations aussi bien artistiques qu'industrielles, et seront aussi l'occasion de manifestations artistiques variées : concerts, installations et expositions.
Sur le thème « Nouvelles formes d'écoute et nouveaux instruments », les Résonances 2002 mettent en scène la convergence numérique entre dispositifs d'écoute de plus en plus « active » et la lutherie électronique, permise par les nouvelles technologies d'analyse du son et de la musique.
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