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LES FILMS D'ICI
Losing touch
Oeuvre pour vibraphone et bande, interprétée par Daniel Ciampolini, soliste de l'Ensemble Intercontemporain
Edmund J. Campion a commencé par mettre au point des échantillons de sons de vibraphone et d' "instruments " hybrides, dérivés du vibraphone. Il les a obtenus à l'aide du programme ADDITIVE développé par l'Ircam. Ces échantillons enregistrés ont permis, selon le compositeur, de "réaliser une sorte d'unité timbrique" où l'un des "instruments", composé à partir d'un élément "bruit" du son du vibraphone , s'oppose à un autre "instrument" et contient uniquement l'aspect harmonique du son. Puis, il a utilisé le programme PatchWork et a isolé tous les ensembles numériques construits à partir du nombre 120. Cela lui a permis de calquer un champ harmonique prédéfini sur une trame rythmique constituée de ces ensembles. Les objectifs du compositeur sont, d'après ses propres termes, "purement subjectifs" et les ensembles rythmiques et harmoniques ont été conçus comme "un enrichissement des pratiques harmoniques et métriques occidentales et non-occidentales traditionnelles".
Metallics
Oeuvre pour trompette et dispositif életronique, interprétée par Antoine Curé, soliste de l'Ensemble Intercontemporain
Yan Maresz fait appel à la station d'informatique de l'Ircam et au programme Max pour écrire Metallics.. Celui-ci a servi de base à tous les événements électroniques en temps réel : synthèse par filtre, traitements, spatialisation et déclenchement de sons direct-to-disk sur le Macintosch. Metallics fait intervenir une trompette et le projet compositionnel est fondé sur l'utilisation de ses différentes sourdines (bol, shèche, harmon et whisper). Le compositeur les a utilisées de la moins bruitée à la plus bruitée et a inséré entre elles des parenthèses de trompette ordinaire durant lesquelles le son de l'instrument est transformé par l'ordinateur. Il se crée alors "un jeu entre image sonore réelle et ombre synthétique".
OROC.PAT
Oeuvre pour zarb, processeur numérique de signal en temps réel et logiciel FTS, interprétée par le compositeur
Roland Auzet : "OROC.PAT est inspiré d'un conte traditionnel persan qui interroge sur "l'autre" ou son double". OROC est l'abréviation de : Orient-Occident, thème représentatif de la "dramaturgie musicale de cette pièce". C'est en intégrant le Cursus de composition et d'informatique de l'Ircam qu'il a souhaité réaliser une pièce pour percussion et dispositif électronique. Pour lui, la percussion signifie "inventer, préparer, modeler, donner vie, conduire et laisser mourir des sons que l'on a envie d'entendre". L'instrument de percussion utilisé est le zarb. C'est un instrument de percussion digital créé il y a plusieurs siècles en Iran. En ce qui concerne l'informatique, son choix s'est porté sur le système en temps réel et en particulier sur le programme FTS, outil développé à l'Ircam. En posant comme hypothèse de travail la confrontation entre l'instrument et le programme informatique , il est apparu "un double instrumentarium acoustique et virtuel, une sorte de Cyber-Zarb de culture ancestrale". Tout le projet du compositeur est fondé sur l'étude harmonique de l'instrument et sur l'interactivité entre l'instrumentiste et l'ordinateur. L'Ircam a mis au point un déclencheur placé sur l'instrument et actionné par le pouce, plus un potentiomètre tactile pour la gestion des délais en temps réel permettant cette interactivité. Pour lui : "de tout cela résulte une confrontation , un dialogue, une étreinte entre le programme FTS et le zarb".
Animus
Oeuvre pour trombone et dispositif électronique , interprétée par Benny Sluchin, soliste de l'Ensemble Intercontemporain, qui en est le dédicataire.
Animus signifie en latin "âme" dans le sens d'esprit mais aussi de souffle vital, de pulsation même de la vie. C'est sur cette double signification que Luca Francesconi s'est fondé quand il a composé cette pièce. Pour lui, le souffle est le commencement de toute chose. Il est la frontière entre être et non-être. Animus relate l'histoire du rapport entre un homme et une pièce de métal, l'instrument. Le début, purement physiologique, repose sur la plus élémentaire des scansions temporelles : le souffle, puis, graduellement, la découverte mutuelle conduit à une "invention" de l'écriture. Dans cette lutte entre l'homme et le trombone, l'instrument semble gagner. L'instrumentiste, à la fin de la pièce, joue sans respirer pendant un long moment pour reprendre son souffle dans une sorte de "happy end". La boucle est bouclée. La vie reprend ses droits.
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